Bibliothèque connectée de l'IFRA de Nairobi
Numérisation et valorisation d'un fonds unique en sciences sociales sur l'Afrique de l'Est
Établissement : Institut Français de Recherche en Afrique de Nairobi (IFRA-Nairobi)
Responsable du projet : Marie-Aude Fouéré
En 2015, le bilan avait été fait que la richesse du fonds documentaire de l’IFRA était menacée par la dégradation de certains matériaux, telles les revues de presse anciennes abîmées faute de conditions de conservation adéquates. Elle était également contrainte par un espace de stockage et de consultation limité, les fonds étant conservés dans un espace ouvert de 150m2 qui arrivait à saturation en 2019. Enfin, une grande partie des étudiants et enseignants-chercheurs, qu’ils soient français, est-africains et internationaux, ne résident pas à Nairobi et viennent pour des séjours courts qui ne leur permettent pas toujours d’exploiter pleinement l’ensemble du fonds. En 2020, l’épidémie de COVID a rendu ces contraintes d’accès physique encore plus saillantes.
Ces différents constats ont incité l’IFRA à initier une politique intense de numérisation et d’accès en ligne de son fonds documentaire. Solution aux difficultés de conservation et aux contraintes d’espace, la création d’une bibliothèque connectée poursuit également les objectifs d’accès ouvert promus par la recherche française dans le but de partager plus équitablement le savoir.
L’Institut français a accompagné l’IFRA dans la mise en place de sa bibliothèque connectée. Il a tout d’abord soutenu une mission d’expertise organisée en 2018 par un chef de projet de l’association Biblio-SUD afin de proposer des recommandations adaptées aux besoins spécifiques de l’IFRA. L’Institut français a par la suite soutenu financièrement les opérations de numérations nécessaires grâce à son fonds d’appui aux médiathèques, sans lequel la bibliothèque connectée de l’IFRA n’aurait pu voir le jour. Pour la conduite de ces opérations, l’IFRA a travaillé au Kenya avec Digital Divide Data, un partenaire spécialisé dans la production, la gestion et le traitement des données numériques.
Résultats obtenus
L’accès au catalogue d’articles universitaires JSTOR, depuis un ordinateur dédié dans la bibliothèque, a été un premier pas vers cet accès facilité à des supports numérisés (les articles se téléchargent en PDF) ; il a permis, par ricochet, d’abandonner ou de limiter certains abonnements à des revues papier, à la fois coûteux et encombrants. Le catalogue en ligne de la bibliothèque permet aux étudiants, enseignants et chercheurs, où qu’ils se trouvent, d’identifier les documents disponibles pouvant les intéresser et ainsi mieux préparer leur visite.
Les numérisations menées entre 2016 et 2020 ont abouti à la mise en ligne de tout un ensemble de documents sélectionnés que les lecteurs peuvent consulter depuis leur domicile grâce aux différentes plateformes mises à disposition par le service public de l’enseignement supérieur :
1. Revues de presse avec recherche par thèmes et mots-clés
2. Mémoires de Master et thèses
3. Cartes anciennes et récentes de l’Afrique de l’Est
La politique d’accès ouvert englobe plus largement les publications académiques que l’IFRA produits, comme son blog Mambo!, qui paraît sur le carnet Hypothèses d’OpenEdition, permettant que les textes soient également répertoriés sur la plateforme HAL, et sa revue Les Cahiers d’Afrique de l’Est. Elle concerne aussi les livre universitaires, qu’il s’agisse d’ouvrages collectifs ou de monographies, via la nouvelle maison d’édition et marque éditoriale AFRICAE, sans compter la chaîne YouTube de l’IFRA.
Il est à noter que l’espace physique de la bibliothèque à Nairobi est partagé entre l’IFRA et son partenaire scientifique, le British Institute in Eastern Africa (BIEA). Pendant que l’IFRA se chargeait de l’accès ouvert de la collection, le BIEA a misé entre 2019 et 2020 sur l’attractivité de la bibliothèque grâce à un fonds spécial de revalorisation des espaces d’accueil, de lecture et des rayonnages, ainsi que pour la réfection des murs et du parquet. Deux nouvelles zones de lectures plus lumineuses et fonctionnelles ont été créées, et un nouveau bureau d’accueil a été acquis, avec des mobiliers modernes et rationalisés. Ce double investissement en bonne entente a permis de toucher les publics lointains et les lecteurs proches, ceux qui restent attachés à la consultation papier et ceux qui travaillent depuis leurs ordinateurs, permettant ainsi de mieux satisfaire notre lectorat.