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Jeanne Mercier
Crédits
© Baptiste de Ville d'Avray

Jeanne Mercier

Je frotte mon langage contre l’autre*

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  • Marrakech
    • Meknès
    • Kénitra
    • Fès
    • Agadir
    • Casablanca
    • El Jadida
    • Essaouira
Le 1 octobre 2021
Jeanne Mercier est lauréate 2021 du programme Résidences Sur mesures + de l’Institut français.

Biographie

Jeanne Mercier est commissaire d'exposition et critique depuis 2005 basée entre l'Europe et l'Afrique. Elle a co-fondé en  Afrique In Visu, une archive vivante en ligne dédiée aux pratiques des photographes  du continent africain et de sa diaspora.  Les projets de Jeanne Mercier s'intéresse particulièrement aux œuvres qui véhiculent des contre-récits, qui créent de nouveaux imaginaires ou de nouveaux mythes émancipés de nos schémas imposés, des cultures et iconographies dominantes. Des œuvres ou images qui entremêlent l’Histoire, les généalogies personnelles, les traditions familiales, les résistances à la colonisation et de nouvelles formes de pratiques artistiques autour de l’image au sens élargie, photo, vidéo, installation. Ses récents projets d'exposition m'ont donnée l'occasion de collaborer avec de nombreux artistes réputés et institutions comme l'Institut des Cultures d'Islam (ICI) à Paris (2020), le Fotofestiwal à Lodz (2019), la Fondation Zinsou au Bénin (2018), le Festival Kerkennah en Tunisie, le MACAAL au Maroc avec l'exposition « L'Afrique n'est pas une île ».

 En 2017, elle publié le livre "Le métier de photographe en Afrique, 10 ans d'Afrique in visu" (aux éditions Clémentine de la Féronnière). Actuellement, Jeanne Mercier travaille sur plusieurs projets d'expositions en Europe et en Afrique et collabore avec différents magazines d'arts et ouvrages.

 En novembre 2021, Jeanne Mercier sera invitée en tant que curatrice pour le Jeu de Paume Lab : https://jeudepaume.org/mediateque/le-jeu-de-paume-lab/

Projet de résidence

En collaboration avec le 18, derb el ferrane et Laila Hida, Jeanne Mercier était commissaire associée au programme Dabaphoto.

Un appel à projet les a mis sur la trace de ces nouveaux regards qui arpentent le paysage et ré-inventent les fictions avec leurs appareils trouvés au fond d’un placard, échangés ou chinés dans les souks hebdomadaires et marchés de secondes mains. 

Mais pourquoi ce besoin de ralentissement ? L’accumulation et la surproduction d’images n’y est bien sûr pas étrangère. La photographie argentique revendiquée par ces photographes fait autant appel à des références cinématographique, qu’à une revendication de l’errance et de l’imperfection. Ici les images ne sont pas forcément posées mais fugitives. Le paysages, la ville, les habitants sont présents. Il n’est pas question d’être hors du temps mais dans son temps, sans l’urgence, mais plutôt dans une sorte de contemplation du moment. C’est parfois le caractère fantomatique de l’image photographique avec le duo Chahine Fellahi et Kais Aiouch et leurs cyanotypes qui interpelle, ou la recherche de l’accident à coup de pellicules périmées et de procédés de surimpression, comme le montre les images de Yassine Sellame. C’est aussi de vivre un instant suspendu dans le processus de délabrement d’un lieu, vestige d’un temps passé, comme un décor de studio vidé de ses personnages qu’ Adnane Zemmama ou encore Ebrahim Bahaa-Eldin invite à explorer.

Par la diversité de proposition, l’exposition  qui se tenait de février à juin 2021 souligne à quel point une pratique élargie de l’image, allant de la mise en scène au collage, du stop motion à la vidéo comme en témoigne l'œuvre de Yassine Rachidi ou encore à l'édition, a pu transcender les générations et le territoire. L’image n’est que le démarrage de discours nouveaux et contemporains qui inscrivent l’argentique dans un vas et vient  entre ce qui est, ce qui aurait pu être et le futur de la photographie. 

Cet automne, en écho à cette exposition, Jeanne Mercier animera au 18, derb el ferrane , différents ateliers de reflexion autour de la pratique de l'image élargie et poursuivra ses recherches entre Marrakech et Rabat.

DABAPHOTO © DR
Je frotte mon langage contre l’autre* © DR
Je frotte mon langage contre l’autre* © DR
Je frotte mon langage contre l’autre* © DR
Je frotte mon langage contre l’autre* © DR