
LAETITIA EL HAKIM
Pluridisciplinaire
Les structures hôtes
DIAPHANE
Centre photographique implanté à Clermont de l’Oise, Diaphane a pour vocation d’accompagner la diversité de la création photographique et de promouvoir celle-ci auprès des acteurs et des lieux professionnels, comme au plus proche des habitants.
Depuis sa création Diaphane a su jouer de l’absence d’un lieu fixe de diffusion.Diaphane a fait de cette absence une force et un avantage. Pas de lieu, mais des lieux est toujours le maitre mot qui a permis à la structure d’acquérir au fil du temps une visibilité sur l ensemble du territoire des Hauts de France versant Sud.
Ouverte à une diversité d’auteurs/photographes susceptibles d’aiguiser et de qualifier le regard que nous portons sur l’image Photographique. La programmation privilégie les relations aux écritures qui documentent, explorent nos modes de vie, questionnent nos relations au milieu comme au vivant. Attentif à la création émergente, notre accompagnement se décline selon plusieurs variantes : séjour de recherche ou de création, commande, résidence mixte conjuguant temps dédié au projet personnel et temps de médiation, aide à la première exposition, exposition monographique ou collective.
Les problématiques soulevées par les processus ou les protocoles mis en œuvre par les résidents au cours de leur recherche, rejaillissent ainsi sur les propositions énoncées dans le cadre des programmes d’éducation artistique ou culturelle. L’ initiation à la lecture des images, est etroitement lié à l’expérience d’écriture et à la production de textes qui jalonnent les séquences de sensibilisation. Les séances d’ateliers dédiées à la pratique comme à l’apprentissage du regard bénéficient d’allers-retours entre participants, intervenants extérieurs et auteurs présents qui attisent l’expression, renouvellent les éclairages, et ouvrent au sensible comme aux questionnements.
Deux temps forts amplifient la présence photographique dans les circuits de diffusion: « Les Photaumnales », festival annuel ancré dans le Beauvaisis et qui rayonne sur plusieurs départements, et la biennale «Usimages », basée sur l’Agglomeration de Creil Sud Oise, dédiée aux relations entre monde du travail ou industriel et les productions de commandes photographiques.
LE FRAC PICARDIE
Le fonds régional d’art contemporain (Frac) Picardie, créé en 1983 et installé à Amiens est le seul Frac à avoir construit une collection autour du dessin contemporain, l’une des plus importantes en France et en Europe. Elle regroupe aujourd’hui plus de 1300 œuvres de 250 artistes donnant à voir le dessin contemporain dans ses multiples expressions, parmi lesquels des figures emblématiques de la scène artistique française et internationale : Pierrette Bloch, Jean-Michel Albérola, Guiseppe Penone, William Kentridge, Sol Lewitt ou encore Jean-Michel Basquiat. Fort de ce patrimoine contemporain exceptionnel, il est un acteur engagé auprès de nombreuses structures et collectivités pour favoriser la rencontre entre tous les publics et la création contemporaine, en inventant des formes nouvelles de sensibilisation à la création actuelle.
L’année 2021 marque un tournant pour le Frac Picardie qui, sous l’égide de son nouveau directeur Pascal Neveux, s’engage dans un projet culturel pilote, qui entend revisiter l’ensemble des missions du Frac pour les prochaines années. Penser et écrire un projet artistique et culturel en 2020, c’est avant tout « faire société » et appréhender les défis sociétaux auxquels les institutions culturelles font face, comme matière première des futurs projets à construire.
Le Frac Picardie devient un véritable « camp de base artistique », une plateforme d’échanges et de rencontres où artistes, critiques, universitaires, acteurs culturels de tous horizons, et en particulier à l’échelle régionale, sont invités à venir travailler, partager, débattre, s’inspirer et développer leurs idées et projets. De multiples évènements, expositions, workshops rythment la saison du Frac pour en faire un lieu ouvert à tous les publics, même les plus éloignés de l’art. Véritable laboratoire d’idées, le Frac a choisi d’aborder des questions qui traversent notre époque, liées à l’environnement, aux droits humains, à l’éducation et à la culture.
La lauréate
LAETITIA EL HAKIM
Laetitia El Hakim est née à Byblos, au Liban, en 1993. Elle est une artiste pluridisciplinaire qui a étudié l'architecture, la photographie et la danse. La pratique de Laetitia explore principalement les traditions, les rituels et la mémoire. Elle est fascinée par les histoires depuis son enfance et son travail tourne souvent autour de l'art de la narration visuelle. Avec la photographie comme principal médium, elle explore les dynamiques sociopolitiques qui affectent la façon dont le Liban et sa culture sont façonnés à travers une perspective anthropologique. Sa pratique prend souvent un aspect performatif dans son exécution, oscillant entre réalité et fiction. Elle forme actuellement un duo avec le photographe Tarek Haddad. Leur travail est une conversation permanente sur les événements actuels abordés à travers la matérialité, la complémentarité, la dualité et le jeu.
Le projet de résidence
BORROWED RECIPES
Au Liban, nous, les femmes, sommes toujours considérées comme des citoyennes de seconde zone, et nous nous battons encore aujourd'hui pour nos droits les plus élémentaires (le droit de garde, le droit de donner la nationalité libanaise à nos enfants, le droit à l'avortement...). Chaque once de liberté qu'une femme obtient semble avoir été empruntée, et non accordée. Au Liban, les comportements oppressifs à l'égard des femmes sont principalement le fait des États religieux et sectaires qui gouvernent le pays. Les lois protégeant les femmes et garantissant qu'elles puissent agir sur leur propre entité morale sont souvent négligées et ignorées pour ne pas perturber le statu quo existant aujourd'hui.
Tout au long de ma vie, ma mère a montré un désintérêt total pour les tâches ménagères, et surtout pour la cuisine. Cependant, depuis près de 30 ans maintenant, elle a constitué un livre de recettes avec des recettes empruntées à des amies. En réponse à son indifférence, mon père a pris en charge la cuisine et est devenu le responsable de la cuisine dans notre foyer. Ce changement de dynamique dans la cuisine, qui était pour moi un spectacle normal, ayant été élevé dans ce milieu, a suscité beaucoup de questions de la part de mes connaissances en raison de l'anomalie de ce spectacle particulier dans notre société.
Mon père ne s'est jamais attaché à une recette. Il a toujours évolué librement dans la cuisine, manipulant les ingrédients au gré de ses envies. Alors qu'à l'inverse, ma mère n'a jamais pu cuisiner sans s'appuyer sur ses livres de recettes "empruntés". Elle a toujours eu besoin d'instructions sur mesure pour se sentir à l'aise dans la cuisine.
Ce projet s'appuie sur un parallélisme entre les "libertés empruntées" et les "recettes empruntées", en tentant de démonter les limites, les directives et les règles fixées par les instructions et les ingrédients.